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TRADITIONALISME : Le devoir d’un peuple est de conserver ses traditions.


Rédigé le Jeudi 16 Mai 2024 à 12:08 | Lu 21 commentaire(s)



IN WAR RAOK ! - N° 46 - SEPTEMBRE 2016

L’essence du traditionalisme est d’éviter toute rupture avec la tradition. La tradition, en latin traditio, tradere (acte de transmettre), est en effet le siège de la vérité et se doit de préserver les anciennes formes et valeurs politiques, morales et spirituelles… parce qu’elles sont l’expression spontanée des vrais besoins d’une société. C’est le fait de transmettre, de siècle en siècle, de génération en génération. Mais la tradition ne doit pas se borner à la conservation, ni à la transmission des acquis antérieurs. Elle peut intégrer, au cours de l’histoire, des existants nouveaux en les adoptant à des existants antérieurs. 

Cette doctrine d’après laquelle il faut conserver les formes politiques, les valeurs spirituelles  traditionnelles comme l’expression naturelle des besoins d’une société, c’est, peut être, tout simplement un mode de pensée, une règle d’action, une attitude politique qui tiennent l’imitation et la continuation du passé par un bien, en soi. Du choix du passé dépend ainsi le caractère conservateur ou, au sens propre du terme, réactionnaire du programme. À toute époque, surtout dans les périodes de troubles et de bouleversements, périodes improprement appelées « révolutionnaires », des hommes ont proclamé leur fidélité aux traditions et leur scepticisme devant la légitimité  et l'efficacité des innovations. Mais, pour que le traditionalisme devienne conscient, pour qu'il atteigne la cohérence d'une doctrine, il a fallu les profondes remises en question opérées par la philosophie des « Lumières  », la rupture délibérée avec le passé, voulue par les hommes de 1789, cette folie française de la « table rase » et de la terreur. Ces piètres révolutionnaires ont déchiré le tissu social, substituant à la gestion du progrès, la dictature des principes abstraits coupés de tout concept historique. Au lieu de prendre en compte le droit des gens, notion ancrée dans le réel, ces esprits fourbes ont proclamé les droits de l’homme, concept contraire à l’ordre politique et social des peuples et des nations européennes. Aujourd’hui, les humanitaristes modernes, butant sur l’erreur fondamentale du marxisme appliqué, tentent de le prolonger en l’accommodant. Voilà le nouveau fond de commerce des anciens marxistes (recyclage oblige) depuis l’effondrement des horribles dictatures communistes, véritable morale de « petit bourgeois étriqué » qui se fait totalitaire dans la mesure où ses thuriféraires ne la portent pas seulement pour eux-mêmes mais s’en font les « commissaires politiques » en s’efforçant de la propager quitte pour cela à couper les têtes réfractaires. Il suffit d'exposer au grand jour cette doctrine pour en saisir toute la niaiserie, c'est pourquoi ses défenseurs aiment beaucoup l'ambiguïté et les mots creux qui font écran. La religion des droits de l'homme, religion de l’humanité, est une gnose, comme le communisme, et comme lui, a besoin d'exterminer ceux qui font obstacle à l'avènement du paradis terrestre, de cet avenir radieux où nous serons tous frères… tous interchangeables ! La religion des droits de l'homme nous tue. A petit feu certes, mais elle nous tue.

Ces partisans du siècle des « Lumières » se veulent éclairés par la lumière métaphorique des connaissances. C’est une vision manichéenne du monde, où l’« homme éclairé » s’oppose à la masse de ceux restés dans les ténèbres. Sous la plume des philosophes, les « Lumières » désignent par métonymie  les élites européennes ouvertes aux nouveautés. Vaste projet que de vouloir civiliser l’homme en s’appuyant sur la raison humaine, cette raison qui doit éclairer tous les hommes et transformer la nuit de l’ignorance en clarté. Ces braves illuminés ont tout simplement oublié qu’il n'y a pas de système universel déduit de la raison philosophique mais des constructions historiques propres à chaque peuple. De même, leur utopie démocratique, fondée sur le dogme absurde de l'égalité, réduit les hommes à la simple équivalence arithmétique et à l'interchangeabilité. De ce fait, elle tranche les liens ancestraux et dissout les divers modes d'intégration de l'homme dans la société. Le traditionalisme garde sa place dans les mœurs, dans la société, dans ce qu’on appelle la civilisation. Il doit faire corps avec les valeurs qui donnent leur prix à la vie. Vidées de leurs éléments traditionnels, frappées dans leur nature d’héritage, dans leur épaisseur de mémoire, les nations européennes se sécheraient comme une grappe vide. 

Le courant traditionaliste est généralement associé au nationalisme. Il refuse de cautionner la dégénérescence ambiante, attire les foudres de la bien-pensance, des consciences morales et autres ligues de vertu. Il faut à tout prix jeter l’anathème sur ceux qui ne pensent pas ou qui ne se s’expriment pas comme il faut. C’est la Sainte Inquisition, la dictature de la pensée unique ! Peu importe, ce qui compte, après tout, ce sont les faits concrets dans la pratique.

 

Goulc’hen Danio de Rosquelfen.




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