in War Raok ! - n° 52 - Septembre 2018
Contesté depuis 45 ans, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Bretagne est bien enterré et définitivement abandonné. On ne peut que se réjouir de cette décision car le choix du site était totalement inapproprié. Un aéroport international breton, oui pourquoi pas, mais en choisissant judicieusement son implantation. De plus, comme on l’a entendu constamment, celui de Notre-Dame- des-Landes était volontairement baptisé « aéroport du Grand Ouest » afin d’en gommer la dimension bretonne !
Si la lutte contre l’implantation de cet aéroport était légitime de la part des agriculteurs qui se trouvaient expulsables, par contre, l’occupation illégale du bocage et de nombreuses terres par une horde de marginaux à l’idéologie extrémiste peu fréquentable, était condamnable. Cette poignée « d’indignés » (entre 200 et 300 personnes) unis dans une même lutte a fait de Notre-Dame-des- Landes l’emblème des luttes environnementales. Mais en fait ne sont-ils sont pas plutôt soudés dans un combat anticapitaliste, dans un rejet du système, de la société de consommation… et de l’autorité que dans un combat environnemental ?
Installés sur ce bocage de 16 kilomètres carrés, ils ont « construit » la ZAD (Zone A Défendre), véritable camp retranché où l’on croise principalement des jeunes, venus de loin, voire de très loin et non Bretons, activistes professionnels, extrémistes bien évidemment, âmes perdues qui ont trouvé leur cause… et leur maison. Ils vivent ainsi en permanence sur le site prévu pour la construction de l’aéroport. Ils bâtissent des abris de fortune, cultivent des petits jardins potagers, commencent des embryons d’élevage etc … Des activités, selon leurs dires, fondées sur le partage, mais où se côtoient malheureusement alcool et drogues.
Il ne faudrait donc pas croire que ces intrus sont de « gentils écolos » comme cela nous a été souvent présenté. Non. Ces No Borders et autres altermondialistes sont là pour en découdre avec les forces de l’ordre et la société en général. Ce sont des activistes violents acquis à la guérilla urbaine qui ont construit des miradors, creusé des tranchées, barré des routes avec pneus et obstacles en tout genre et stocké nombre d’engins incendiaires. Pas grand chose à voir avec nos braves agriculteurs bretons luttant pour le maintien de leurs exploitations agricoles !
Mais que penser de cette « spectaculaire » évacuation par les forces de la gendarmerie française ? Près de 3000 militaires en difficulté permanente face à 200 violents avinés et sous substance illégale ! De qui se moque-t-on ? Exercices en temps réel ? Très certainement. Sans cautionner cette présence de l’armée française sur le sol breton… Il fallait nettoyer (c’est bien le terme exact au vue de l’état catastrophique des terrains laissé par nos écologistes) le bocage breton et le restituer aux agriculteurs. Ne nous étalons pas non plus sur les « projets » agricoles de certains zadistes… On jongle entre l’humour et la fumisterie !
Fini les opérations de gendarmerie (opération coûteuse pour les finances publiques qui s’élèverait à 300.000 euros par jour), fini la bataille des barricades, fini « la nouvelle Commune », société sans Etat. Les irréductibles, ces révolutionnaires d’opérette aux contradictions politiques et dont l’idéologie altermondialiste s’accorde à merveille avec celle des spéculateurs mondialisés de Wall Street qu’ils combattent en apparence, vont pouvoir retourner, qui chez papa-maman, qui à ses études, qui sur d’autres ZAD comme à Bure par exemple ou encore dans les facultés en grève.
Les habitants des abords de la ZAD, débarrassée des milliers de tonnes de déchets divers laissés des années durant par nos « protecteurs » de la nature, vont enfin pouvoir dormir tranquille et goûter une paix méritée.
Rozenn Le Hir